USA — jour 4

À l’aube de ce quatrième jour, il faut avouer que nous faisons moins les malins. Jusque là, l’absorption progressive du décalage horaire nous permettait de démarrer les journées à 6h du matin sans problème (tout en nous couchant à 21h). Aujourd’hui il est bien difficile d’être prêt pour 9h et on peine à sortir du lit. Pourtant ce ne sont rien de moins que les studios de la Warner qui nous attendent ce matin ! Vous savez, ceux qui sont à l’origine de Harry Potter, Matrix, les derniers Batman, Watchmen, Friends, et j’en passe. Bien que cette visite ne soit pourtant pas très côtée dans le guide du routard, on a comme un bon pressentiment et c’est avec joie que l’on s’engage sur la 101 en direction de Burbank…

Les studios de la Warner c’est, comment dire, presque aussi gros que les studios universal, le parc d’attraction en moins. Par contre, la visite qu’on peut y faire n’a absolument rien à voir avec celle proposée aux studios universal. Ici on ne se contente pas de voir des décors extérieurs, on rentre carrément dans les studios pour faire le tour de décors de tournage en cours d’utilisation (enfin entendons-nous bien, ils n’étaient pas en train de tourner quand nous y sommes entré, mais ils retourneront dedans d’ici septembre, et les décors sont laissés en l’état dans l’intervalle pour notre plus grand bonheur). C’est ainsi que nous avons pu nous promener autour des appartements de Big Bang Theory et de Two and Half Men (avec en bonus le décor que vous aurez reconnu sur la photo). Malheureusement, vous pensez bien qu’il nous était interdit de photographier et même de filmer. En tout cas, c’est impressionnant comment tout à l’air plus petit qu’à la télévision. On a également eu droit au lot de surprises que réserve le cinéma : par exemple, le séjour de Two and Half Men ne donne pas du tout sur l’océan, mais sur l’arrière du studio où sont entreposés les décors additionnels inutilisés, les accessoires, les costumes, etc. Lors du tournage, il suffit de faire descendre un poster géant (que l’on a vu d’ailleurs) derrière les fenêtres et le tour est joué. Dans Big Bang Theory, il n’y a évidement pas quinze mille étages dans l’immeuble ; il y a juste un étage de la cage d’escalier de reconstitué, et ils s’amusent à changer les numéros de porte et la couleur des tapis pour faire croire que les acteurs ont changé d’étage. L’autre grosse révélation (enfin je le savais déjà), c’est que les sitcoms de la Warner sont tournés en live, devant un public dont les rires sont enregistrés pendant le tournage. Chaque épisode demande à peu près 6h de tournage ininterrompu. En France, on ne peut pas s’en rendre compte car les rires originaux sont remplacés par des rires pré-enregistrés à la sonorité répétitive et c’est franchement dommage en comparaison avec ce que donne la VO.

Le reste de la visite consiste en une promenade dans les décors extérieurs plus ou moins connus (comme par exemple les extérieurs du Cook County, difficilement reconnaissables car dé-accessoirisés). Le guide nous a expliqué que tout ce qui manquait (des affiches, des noms de rues, les poignées de portes, …) était ce qui permettait de localiser géographiquement et temporellement un décor et que tout cela dépendait du film qui l’utilisait. Par conséquent, les décors inutilisés font un peu faux parce qu’il manque tout ça. On a également pu accéder à deux musées : un où sont entreposés les costumes, parfois encore utilisés (comme ceux de Harry Potter) de films assez récents (Harry Potter donc, mais aussi Watchmen, Matrix, …), et un autre avec les voitures célèbres de la Warner.

Pour être honnête, on a tous trouvé cette visite géniale. Sa qualité dépend certainement du guide (c’est un magicien qui nous a fait un tour de cartes entre deux studios, il ne pouvait être que bien), mais on la conseille vivement à tous ceux qui passeraient par là. En plus ça ne prend que trois heures.

Pour passer le reste de la journée on a décidé d’aller poser nos fesses sur la plage de Santa Monica. Ça n’en a peut-être pas l’air, mais c’est à l’autre bout de la ville (dans la largeur) et il va donc nous falloir une bonne heure de route pour nous y rendre. Ce d’autant plus qu’on a décidé de passer par Beverly Hills. Pour y parvenir, ça ne s’invente pas, il faut remonter les 114 intersections qui jalonnent Santa Monica Blvd. Les baraques de Beverly Hill sont comme on les attendait, plus grosses et impressionnantes les unes que les autres. Le front de mer quant à lui était beaucoup plus brumeux qu’on ne l’attendait. La plage est immense (100m de largeur, facile) et délimitée au nord par un ponton accueillant une foire permanente. On a trempé nos doigts de pieds dans le pacifique histoire de dire qu’on l’a fait (l’eau est quand même à 15°C, on se rattrapera à Furnace Creek), lancé quelques frisbees, puis nous sommes repartis dans l’autre sens pour retraverser tout Los Angeles et monter à l’observatoire Griffith. Malheureusement la brume nous a suivi et le panorama exceptionnel que nous offre ce point de vue était du coup un peu réduit. Ce n’est pas grave, c’était beau quand même.

Épuisé par notre grosse journée, nous passons tout de même à la pharmacy acheter de quoi manger le soir (ça ne s’invente pas non plus) avant de rentrer manger, puis nous coucher. Demain nous attend la plus grosse étape du voyage : 9h de route pour le Grand Canyon.

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